

Une journée portes ouvertes dans un centre équestre. Un petit bonhomme arrive dans les bras de sa maman. Il n’a que quatre ans. Ils arrivent directement des écuries. Les yeux du garçon brillent à la vue de l'immensité du lieu.
— Tu veux aller voir les petits poneys ? demande la maman.
— Cheval ! Cheval ! dit l’enfant en sautant des bras de sa porteuse.
Et le voilà galopant jusqu’au box de l’étalon star de l'écurie. Il est revêtu d’une magnifique robe bai foncé, ce qui signifie un joli dégradé de noir et de marron qui s’étend du noir de la tête jusqu’aux pattes.
Le petit crie, saute, tend ses tout petits bras vers le ciel, là où surplombe ce cheval majestueux.
— Tu es amusant, petit être… Es-tu un humain ? dit le cheval sans même accorder un regard au garçonnet.
— Oui, je suis un homme !
Le cheval plie l’encolure, se baisse, renifle les cheveux du petit de la pointe des naseaux et lui balance :
— Toi, un homme ? Laisse-moi rire… Tu n’es qu’un petit bout d’homme. Il ne me faudrait qu’un coup de sabot pour t’écraser comme un brin de paille. Va voir les poneys, tu n’es pas à la hauteur.
— Non ! Cheval !
La maman, stupéfaite devant ce spectacle, demande à une jeune cavalière qui s'occupe de l'étalon si son garçon pourrait monter sur ce beau cheval.
Le bénévole hésite :
— Il est un peu petit pour monter sur Philgordon…
— Si ! Cheval, cheval !
— Tu veux monter, petit ?
— Oui, je veux Philgordon !
Le cheval lance d'un ton en colère :
— Comment, petit ! Tu veux me chevaucher alors que tu ne sais même pas dire mon nom.
Le petit être si fragile est hissé sur ce géant à quatre pattes. L’ascension est interminable. Il y a une telle distance entre le sol et la selle que la jeune fille doit se mettre sur la pointe des pieds pour atteindre la selle.
Soudain, plus un mot. Plus un son. L’écurie se tait.
L’enfant se tient fier sur son destrier, il tient maladroitement les rênes. Les gens autour de cette magnifique monture restent bouche bée.
L’étalon se soumet, la tête vers le sol, l’encolure bombée. Il part d’un pas lent et attentionné, pour montrer au monde qu’un nouveau roi est né.
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